Dimensions socio/anthropologiques et la place du récit dans la théorie du rapport au savoir

entretien avec Bernard Charlot, réalisé par Rosemeire Reis et Soledad Vercellino

Résumé

Bernard Charlot explique dans l’entretien comment il est passé de recherches fondées sur la théorie du rapport au savoir à une réflexion sur l'éducation et la barbarie, qui contribue à éclairer les enjeux de la contemporanéité. Il met ainsi l'accent sur les dimensions socio/anthropologiques de la théorie du rapport au savoir et sur la nécessité de remettre au centre du débat éducatif la question de l'homme, du monde humain et de l'humanisation. Il envisage le chercheur comme celui qui identifie et analyse les contradictions de notre société et, plus particulièrement, celles de l'école. Par conséquent, le chercheur s'intéresse aux significations singulières que les élèves attribuent à la vie, à l'école et aux études. Ainsi, pour l'auteur, le récit offre une contribution significative aux recherches qui mobilisent la théorie du rapport au savoir en fournissant le contenu des discours produits par les participants à la recherche. Mais il questionne les modes de recherche dont les résultats ne seraient que des descriptions de récits singuliers. Il considère qu'il convient de ne pas s’en tenir à leur simple analyse. Il faut en faire l’approfondissement théorique, pour construire des réponses plus générales, permettant de véritablement répondre aux questions du chercheur, ce qui suppose la production de connaissances fondées sur l'identification de processus permettant la compréhension d'autres cas singuliers.